Le blog de C-Campus

TERACT intègre l’AFEST pour développer une culture apprenante !

Dans le cadre de notre récente enquête estivale auprès d’un panel de 80 référents et référentes AFEST certifiés par C-Campus, nous avons proposé à certains d’entre eux une interview pour en savoir davantage sur les AFEST qu’elles/ils ont mis en œuvre ! Alizé Chavanne Le Tallec, référente AFEST certifiée, occupe la fonction de chef de projet formation au sein de de l’université interne de TERACT (appelée “Campus Nature & Talents” by TERACT). Et elle a accepté bien volontiers cet entretien.

Vous ne connaissez peut-être pas exactement  le groupe TERACT, mais vous fréquentez probablement l’une de ses enseignes : Gamm vert, Jardiland, Delbard, Jardinerie du Terroir, Noa, Boulangerie Louise, Grand Marché La Marnière, Bio&Co, Frais d’ICI
Avec plus de 1.700 magasins en propre ou en franchise, 5.400 collaborateurs, le groupe TERACT est un acteur majeur de la distribution responsable et durable.
C-Campus y forme en 2023 des tuteurs et tutrices d’alternants et maîtres d’apprentissages. Mais dans le cadre de l’interview d’Alizé, nous nous concentrons sur un de ses projets, intégrant l’AFEST. 

Un parcours multi-modal certifiant avec AFEST

Alizé pilote un parcours multimodal certifiant de formation au management. Elle y a intégré une dose conséquente de situations apprenantes AFEST, qu’elle a conçu, ingéniéré et déployé auprès d’une première promotion de 8 apprenants. Au moment où nous l’interviewons, Alizé s’apprête à relancer une deuxième promotion, tant les résultats de la première ont été probants !

Henri Occre : pourquoi avez-vous décidé de vous professionnaliser en AFEST avec C-Campus ?

Alizé Chavanne Le Tallec : Je me suis inscrite à la formation de référente AFEST de C-Campus car j’avais bien identifié une AFEST possible dans le contexte d’un parcours mixte certifiant. Mais je ne savais pas par quel bout le prendre ! Je souhaitais monter ce projet avec AFEST dans le respect de la méthode pédagogique et aussi en suivant le cadre réglementaire, raison pour laquelle j’ai suivi la formation de référente C-Campus.

HO : Justement, quelle était la nature et l’ambition de ce projet de formation avec AFEST ?

ACLT : Nous voulions proposer un parcours certifiant en blended learning à un public de 8 futurs – potentiels managers d’équipe (vivier) au sein de nos magasins. Notre partenaire organisme de formation s’est occupé de la partie certification. Notamment en veillant à l’adéquation des modules présentiels (20 jours) et des classes virtuelles animés par ses intervenants ou par des experts internes TERACT. En ce qui me concerne, je me suis occupée de l’adaptation ou création des modules de formation au contexte TERACT et de l’ingénierie et du déploiement de la partie AFEST, d’une durée assez conséquente de 91 heures.

HO : Avez-vous bénéficié d’un co-financement par rapport à cette ambition ?

ACLT : Ce parcours est certifiant, avec des co-financements de deux OPCO différents. Quoi qu’il en soit, nous souhaitions faire les choses sérieusement, avec rigueur et méthode. De plus, nous sommes directement « passés à l’échelle », avec une première promotion d’apprenants. Il ne s’agissait pas juste de réaliser une expérimentation AFEST !

HO : Vos 8 apprenants suivent donc ce parcours pour rejoindre un vivier en tant que potentiels managers. Vous m’avez aussi parlé d’un autre enjeu sous-jacent de cette certification pour eux, pouvez-vous nous le préciser ?

ACLT : Effectivement la certification proposée au terme de leur formation est un plus, pour qu’ils se motivent dans la durée. Et surtout nous voulons reconnaitre leur engagement et l’investissement professionnel et personnel qu’ils ont fourni cette année. Notre objectif était que nos 8 collaborateurs identifiés comme « à potentiel » aient envie d’apprendre concrètement le job de manager dans nos magasins,

10 situations apprenantes AFEST dans le parcours !

HO : Je suis toujours un peu surpris que certains mettent l’AFEST à part de la formation classique, alors que les modalités peuvent parfaitement s’emboiter, selon vous !

ACLT : En effet, nous combinons les deux approches : les apprentissages méthodologique et théoriques du management se font en présentiel et classes virtuelles. Et cela fait l’objet de mises en pratiques sur 10 situations apprenantes AFEST concrètes, à réaliser en magasins, avec des vrais collaborateurs, en étant accompagné par un tuteur (généralement le directeur du magasin) ! Clairement notre ambition était que nos apprenants produisent un travail applicatif réel, à partir des connaissances engrangées, ce qui n’est pas toujours le cas après une formation classique one shot. Inversement, ils ont aussi pu se nourrir de ces expériences terrain, pour tirer le maximum de certains modules.

Grâce aux AFEST, nous étions certains qu’ils auraient déjà animé une réunion ou réalisé un entretien individuel, avant de bénéficier d’apports via les modules dédiés.
Ils sont donc arrivés en formation présentielle ou à distance avec des attentes concrètes et ont pu échanger sur leurs réalités.

HO : Vous avez créé un livret complet d’apprentissages avec ces 10 situations apprenantes de management en AFEST. Concrètement que leur avez-vous demandé à ces apprenants ?

ACLT : Ils ont réalisé ces situations apprenantes, en les répétant 3 à 5 fois chacune en moyenne, de manière à bien ancrer les apprentissages. En parallèle ils devaient renseigner un livret d’apprentissages, avec une partie réflexive, comptant pour leur certification. C’était un travail conséquent, qui leur a demandé des efforts, se justifiant par le niveau de la certification : RNCP niveau 6, soit équivalent à un BAC+3.

HO : C’est un niveau ambitieux !

ACLT : En effet, car à deux exceptions près, les apprenants ont un niveau bac – bac pro. Il leur a donc fallu chercher des compétences et ressources en eux et autour d’eux, par exemple chez leurs tuteurs. Ils ont dû « s’accrocher » durant leur parcours. La partie AFEST leur permettait des apprentissages concrets, ce qui était plutôt favorable à notre public. La certification au bout, constituait un facteur de motivation.

Point important : nous ne voulions pas qu’ils « consomment » une formation au management mais qu’ils participent pleinement à leur propre développement de compétences. Par exemple, une des situations apprenantes AFEST de management, c’est l’animation d’une réunion d’équipe en magasin. Elle nécessite de développer plusieurs capacités et compétences.

HO : Je reviens à vous, Alizé, et à votre propre formation certifiante de référente AFEST avec C-Campus. Vous l’avez mené en même temps que votre projet AFEST, celui que vous venez de nous décrire. Au-delà de son intérêt intellectuel, pratique et personnel pour vous, quels avantages professionnels avez-vous trouvé durant votre formation ?

ACLT : La certification est intéressante mais ce qui m’a surtout plu, c’est que le parcours proposait des rendez-vous récurrents avec des temps de réflexion et de travaux intermédiaires, au moment où j’avançais dans mon projet AFEST concret.

J’ai pu bâtir mon AFEST de manière méthodique et sécurisée, dans les règles, avec mes livrables. Et pratiquer l’analyse réflexive, à la fois en tant « qu’apprenante – référente AFEST » et aussi en tant que “tutrice” de mon binôme durant la formation C-Campus.

En plus la formation en groupe apporte d’autres exemples concrets d’AFEST. Un aspect très intéressant du cycle C-Campus est qu’il prévoit un apprentissage entre pair(e)s. Mon binôme en formation, une personne souhaitant également devenir référente AFEST, avait son propre projet AFEST et elle m’apportait un regard sur le mien (et vice versa moi sur le sien).

HO : Qu’avez-vous découvert d’autre pendant votre formation de référente ?

ACLT : Je me suis aperçue grâce aux échanges réflexifs avec ces pair(e)s, qu’au-delà de mon projet de formation AFEST d’un vivier de managers, il y avait plein d’autres projets et possibilités d’applications de la modalité AFEST : des formations terrain, des parcours d’intégration, etc.J’ai trouvé très enrichissante et utile la démarche co-réflexive que nous avions entre référents en formation. Entrer par cet angle d’analyse réflexive dans les projets AFEST des autres, c’est bien plus intéressant que juste les écouter nous parler de leurs projets.

HO : En résumé pour devenir référente AFEST, vous avez vécu vous-même une AFEST ?

ACLT : Oui en questionnant le projet et les pratiques des autres, on apprend sur son propre projet et sur ses propres pratiques. Et en répondant aux questions que nous posent nos pairs, on progresse. Ce qui est curieux, c’est que je m’en suis surtout aperçue après ma formation de référente. En auto-réflexivité, notamment au moment de mon passage devant le jury de certification C-Campus. Le jury menant l’épreuve orale (NDLR : lui-même certifié référent AFEST) amène des éclairages, dont certains qui m’ont amené une vision différente et pour certains, que j’ai mis en œuvre.

C-Campus a formé près de 1.500 personnes en tant que référent – référente AFEST. Si cela vous intéresse, contactez-nous : formation@c-campus.fr

HO : Revenons à votre projet d’application avec votre 1ère promotion d’apprenants managers, où en sont-ils, quel bilan retirez-vous de cette expérience ?

ACLT : Nos apprenants viennent de rendre leur dossier, Ouf, c’est fait ! La rédaction, l’écrit dans le livret AFEST n’a pas été facile pour certains. Notamment par manque d’aisance dans la formalisation et la synthèse mais aussi dans l’usage de l’ordinateur en magasin, pour rédiger et partager leur dossier. En même temps, l’usage de l’informatique devient incontournable dans les postes de management qu’ils visent. J’ai quand même noté que leur rédaction s’est améliorée au fur et à mesure. Ce qui leur sera nécessaire dans leurs actions managériales. Je vais cependant revoir la forme et le format du livret AFEST pour la promotion numéro 2 car certains y ont passé beaucoup trop de temps, ce qui n’était pas le but.

Des tuteurs et tutrices qui apprennent aussi !

HO : Quel retour pouvez-vous nous faire de ce qui s’est passé du côté de leurs tuteurs et tutrices ?

Leurs tuteurs ont globalement adopté la bonne posture. Ils ont bien joué le jeu sur la partie « mise en œuvre » des situations apprenantes AFEST. Pour la deuxième promo, je leur demanderai de davantage aider et accompagner leur apprenant respectif dans sa réflexivité, en particulier sur la partie « transfert » de la méthode FAST de C-Campus.

La meilleure marque de satisfaction vient des tuteurs eux-mêmes : ils ont unanimement vu leurs apprenants progresser. Et puis voyant leur apprenant pratiquer des activités managériales, ils ont pris du recul sur leurs propres pratiques en management ! Ce qui leur est aussi bénéfique, finalement !

HO : Y a-t-il eu des situations apprenantes de management, délicates à aborder en AFEST ?

ACLT : Nous avions repéré des situations apprenantes sensibles, comme l’entretien d’évaluation d’un collaborateur. Nous n’avons pas demandé à nos apprenants de mener ces entretiens. Plutôt de les observer et de débriefer avec l’encadrant qui les menait.

Et demain : quels autres “gisements” d’AFEST ?

HO : Comment allez-vous faire évoluer le parcours avec la promotion n° 2 ? Quels autres « gisements » d’AFEST identifiez-vous, pour d’autres publics ?

ACLT : Nous allons monter à 14 apprenants pour la deuxième promotion. Du point de vue pédagogique, nous allons introduire une modalité e-learning dans le parcours certifiant des managers potentiels et un peu réduire la voilure coté AFEST. Ça ne signifie pas que nous réduisons le nombre de situations apprenantes à réaliser : c’est plutôt le nombre de certaines répétitions de mises en situation, que nous allons diminuer.
Nous allons aussi davantage guider nos apprenants dans les différentes étapes du parcours, les « cadencer », pour qu’ils avancent plus efficacement et de manière plus homogène.

En ce qui concerne les autres gisements d’AFEST, le plus évident est celui de l’application immédiate sur le terrain, des connaissances acquises en formation classique.

Nous avons dans l’idée de systématiser une partie AFEST, guidée par le management de proximité, pour toute formation de plus de 2 jours. Concrètement, à la fin de la formation classique, nous proposerons aux apprenants de réfléchir au transfert dans la pratique et aussi à comment ils peuvent solliciter l’accompagnement de leur N+1 en tant que « tuteur ». A priori, je ne vois pas en revanche l’AFEST fonctionner toute seule.

HO : Oui cela rejoint notre réflexion de tout à l’heure : l’AFEST n’est pas à part des autres modalités. Et du côté des “alternants”, comment peut-on utiliser la modalité AFEST, selon vous ?

ACLT : L’AFEST est une modalité géniale pour former des nouveaux. En revanche il faut aider les tuteurs à identifier les situations apprenantes intéressantes pour leurs alternants, dans leur contexte. Nous pensons également travailler avec les responsables des tuteurs, pour « mieux embarquer » ces derniers dans leur rôle. Du côté des apprenants, l’AFEST est assez rapidement appréciée, encore plus quand il y a un diplôme à la clé. Côté tuteurs et tutrices, il faut les aider et leur donner des outils. Sans oublier de les faire monter en compétences eux-mêmes : prendre du recul, se poser et réfléchir à leur propre quotidien !

HO : C’est effectivement l’approche dans les formations de vos tuteurs et tutrices. Vous m’avez également dit que vous aimeriez animer ces tuteurs et tutrices.

ACLT : Oui, notamment en partageant leurs bonnes pratiques d’accompagnement et en les guidant dans la gestion du temps, le leur et celui des apprenants.

HO : Pour finir, quels seraient vos futurs publics prioritaires dans l’AFEST ?

ACLT : Les managers de proximité. Pas en tant qu’apprenants – bénéficiaires finaux, mais dans leur capacité à utiliser certains outils pédagogiques simples, proches de ceux de l’AFEST, pour faire de la formation terrain à leurs collaborateurs. Par exemple dans le domaine commercial. Plus tard, nous réfléchirons à des dispositifs plus ambitieux.Enfin, nous sommes en train de travailler sur un parcours certifiant tutoré – avec AFEST, pour un public d’employés cette fois-ci.

HO : On sent quand même l’importance pour vous de développer une solide « colonne vertébrale » de tuteurs et tutrices, capables d’accompagner leurs collègues apprenants.

ACLT : Absolument, dans l’AFEST, nous pensons que le développement de la posture tutorale, c’est aussi important que la mise en situation, du côté des apprenants !

Nous sommes convaincus, au Campus TERACT, qu’en intégrant l’AFEST de manière stratégique, cela va contribuer à développer une culture apprenante chez TERACT où l’acquisition de nouvelles compétences et de nouvelles connaissances est encouragée, valorisée et considérée comme essentielle pour la performance de nos magasins et le bien être des collaborateurs.

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