La “classe inversée“ : est-ce une révolution pour la formation ?

Un récent article du Figaro fait l’éloge de la “classe inversée“ (cliquez ici). Cette “nouvelle“ approche apparaît pour le monde de l’éducation comme une petite révolution. Déjà certains craignent que les enseignants disparaissent ! Mais est-ce vraiment nouveau ? N’existe t-il pas déjà une “formation inversée“ ?

Qu’est-ce que le principe de classe inversée ?

L’approche de la classe inversée consiste à amener les élèves à apprendre la théorie à distance (via E-Learning ou classe virtuelle)  avant de venir en classe en vue de partager et approfondir les connaissances ainsi acquises en groupe. Pour faire simple, c’est le cours à la maison, et les devoirs à l’école.

Est-ce vraiment nouveau pour la formation ?

Si on prend comme point de comparaison le stage classique, on peut dire que le principe de classe inversée est plutôt novateur. Dans la logique du stage : les apprenants suivent un cours, souvent théorique, mais pas toujours, puis essaient d’appliquer par eux-mêmes de retour à leur poste de travail.

Mais le stage n’est plus depuis quelques années l’unique référence de la formation. Les approches de blended learning proposent déjà une logique de classe inversée. On pourrait même dire que la formation blended n’a de sens que lorsqu’elle applique ce principe d’inversion pédagogique. A quoi cela sert-il de mixer les pédagogies si on continue à utiliser le présentiel pour faire de la théorie et si on laisse l’apprenant se débrouiller pour appliquer les connaissances acquises ?

Le concept de classe inversée est stimulant pour les concepteurs de formation en entreprise, mais reconnaissons qu’il n’a rien de novateur. Cela devrait inviter les enseignants à la fois à plus de modestie et les rassurer.

Plus de modestie, car s’ils s’ouvraient sur la formation en entreprise, ils découvriraient des parcours sophistiqués démarrant par des “start up“ pédagogiques à travers lesquels les apprenants découvrent les notions clés (via E-Learning ou E-Reading). “Start-up“ qui sont suivis par des ateliers présentiels qui ne sont plus des cours théoriques mais utilisent des pédagogies actives de type atelier de co-développement, résolution de problèmes en commun, simulations et jeux de rôles, etc. Les rassurer, car les formateurs n’ont pas pour autant disparu, loin de là. Mais ils ont dû élever leur niveau de jeu !