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Digital learning : bien choisir son type de scénarisation pédagogique

Le Digital Learning est devenu un concept fourre-tout qui va de la simple fiche pédagogique en PDF à l’apprentissage par Réalité Virtuelle. Au moment de concevoir ses ressources pédagogiques, il est important de faire le bon choix. Voici les avantages et inconvénients des 5 grands types de scénarisation pédagogique.

La scénarisation textuelle

C’est une scénarisation simple utilisant uniquement l’écrit comme media. Cet article de blog est une scénarisation textuelle. C’est le cas aussi de fiches pédagogiques non illustrées ou très faiblement, exportées en PDF. Mais cela peut être également une note de synthèse ou un document d’approfondissement.

Avantages

  • Facile à scénariser surtout si un modèle de fiche existe avec un plan bien précis
  • Facile à maintenir : il suffit de changer du texte pour les mises à jour lorsque vous travailler avec des “templates” ou des LCMS comme wordpress.
  • Usage flexible : peut être utilisé aussi bien pendant la formation qu’en révision ou en situation de travail
  • Favorise les inférences et par conséquent la mémorisation car possibilité d’annoter le document si impression
  • Accès rapide au savoir : l’essentiel en 1 page ou 2. Et l’apprenant peut entrer dans le document en faisant des recherches par mots clés
  • Très appréciée des publics très familiarisés avec la lecture.

Limites

  • Faible interactivité, si ce n’est les liens hypertextes
  • Faible attractivité pédagogique : implique l’effort de lecture
  • Peu efficace pour des publics n’étant pas familiarisés avec la lecture (techniques de lecture rapide, annotation de document…)
  • Ne permet pas des explications riches car faible niveau d’illustration si on n’utilise pas de liens hypertextes pour renvoyer vers des schémas, dessins, vidéos d’illustrations… – mais dans ce cas, nous ne sommes plus vraiment dans la scénarisation textuelle !)

La scénarisation infographique

Dérivé de la scénarisation textuelle, l’écriture infographique combine à la fois la force de l’image et la concision et la rigueur du texte. L’infographie peut-être interactive quand elle est diffusée via un media électronique (certains boutons peuvent être cliquables). Elle peut être également imprimée dans sa version papier.

Avantages

  • Favorise l’ancrage mémoriel grâce au renforcement visuel par rapport à la scénarisation textuelle
  • Possibilité de simplifier l’explication grâce à l’utilisation de graphismes (“un bon dessin, vaut mieux qu’un long discours”)

Limites

  • Faible interactivité sauf si infographie cliquable
  • Nécessite de faire appel à un graphiste de talent pour avoir une infographie de qualité
  • Exige davantage d’investissement dans la scénarisation, la réalisation et la maintenance

La scénarisation vidéo

La scénarisation vidéo est aujourd’hui très utilisé dans le monde de la formation. Elle peut prendre la forme de vidéos “face caméra” façon MOOC, de vidéos “Go pro” façon tuto de bricolage, de tuto avec capture d’écran façon apprentissage d’un logiciel, de replay de webinar ou de classe virtuelle ou encore de scènettes type motion design ou sketch notes.

Avantages

  • Relativement peu coûteux à scénariser et réaliser (hors motion design ou sketch notes)
  • Très appréciée des publics peu familiarisés avec l’écrit
  • Possibilité de faire appel à l’émotion grâce à la force de l’image
  • Très utile pour faire acquérir des savoirs simples ou les étapes d’un geste professionnel ou des fonctionnalités d’un logiciel
  • Très adaptée aux smartphones
  • Relativement riche d’un point de vue didactique : “Façon live”, possibilité d’utiliser le langage parlé et des renforcements visuels sur le côté de l’écran pour les vidéos Face Caméra ou des photos ou film “pas à pas” pour les tutos.

Limites

  • Prise de note difficile et par conséquent peu d’inférences
  • Limité dans le temps (environ 1’30” par vidéo) et donc obligation d’aller à l’essentiel
  • Son usage peut être limité en situation de travail du fait des contraintes de bande passante et du son (pas simple en open space !)
  • Peut être utilisé en présentiel sous la forme de projection en grand groupe
  • Nécessité d’un minimum d’équipement pour la production : studio d’enregistrement, camera, micro, fonds verts, logiciel de montage….
  • Nécessité d’avoir un “expert du sujet” capable de se mettre en scène passant bien à l’écran.
  • Très faible interactivité (elle se limite à “avancer”, “reculer” et mettre en pause, hors vidéo interactive).
  • Possibilités didactiques limitées si la vidéo n’est pas augmentée pour l’écriture Face Cam’ façon MOOC.

La scénarisation interactive

Le schéma animé avec voix off et différents niveaux de lecture, l’exercice d’analyse critique, les jeux pédagogiques, les quiz… c’est le monde du e-learning ou rapid E-Learning. Autrefois modalité exclusive du Digital Learning, aujourd’hui fortement concurrencé par la vidéo et les infographie, il résiste toutefois relativement bien car il possède de nombreux atouts.

Avantages

  • Bonne interactivité, possibilité de naviguer à son rythme dans le module
  • Aspect ludique possible si choix d’activités pédagogiques sophistiquées
  • Richesse didactique grâce à la logique d’écriture hypertexte (plusieurs niveaux d’approfondissement possibles).
  • Possibilité d’encapsuler des modalités de scénarisation différentes (fiche pédagogique, infographie, vidéo Learning) dans un module cohérent de 10 à 20′ d’apprentissage
  • Possibilité d’enregistrer les temps de formation et les résultats aux tests de connaissances si porté sur une plateforme “normée” (Scorm ou autres normes)
  • Peut être utilisée en présentiel à condition d’adapter le produit (pas de voix off, temps de partage et d’échanges intégrés au modèle, etc.)

Limites

  • Investissement important dans la scénarisation et la réalisation (coût à l’achat environ 10.000 euros/HT pour une heure de formation si volume de production significatif).
  • Pas d’annotation possible et par conséquent pas d’inférences si ce n’est pas pensé dès le module.
  • Peu pratique (car trop long) pour l’utiliser comme une aide à la mise en oeuvre en situation de travail (une fiche pédagogique ou une infographie est bien plus pertinente).

La scénarisation “immersive”

C’est le monde de la simulation plus ou moins sophistiquée. Du serious games au simulateur  en passant par la réalité virtuelle, l’échelle pédagogique est grande.

Avantages

  • L’apprenant peut s’entraîner sans risque. Il peut développer des savoir-faire et des savoir-être comme s’il était en situation de travail.
  • L’effet “Wahou” de certaines solutions qui donne envie à l’apprenant de vivre une expérience apprenante réellement différente.

Limites

  • Les couts qui peuvent être très élevés. A moins de 50 K€ passez votre chemin !!! Et pour un véritable simulateur, il faudra compter en millions d’euros.
  • Le temps de conception et réalisation qui n’est pas toujours compatible avec les exigences de synchronisation de la formation avec le besoin.
  • La comparaison avec les jeux vidéos peut amener les apprenants à être déçus par certains Serious Games ou jeux de réalité virtuelle.
  • La nécessité pour la réalité virtuelle et le simulateur de se déplacer dans un lieu pour se former (formation à distance difficile à organiser du fait des contraintes de bande passante).
Marc Dennery

Marc Dennery

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