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4 principes & 7 outils pour développer l’auto-évaluation en formation !

L’auto-évaluation en formation, c’est ce processus par lequel un apprenant évalue sa propre progression, sa montée en compétences, le niveau d’acquisition de ses connaissances ou encore sa capacité à agir correctement, à maîtriser une activité de travail ou à performer dans un domaine d’apprentissage donné. Relativement rare il y a encore une décennie, les démarches d’auto-évaluation commencent à se multiplier et pas seulement dans le cadre de parcours certifiants. En effet, s’auto-évaluer présente plusieurs bénéfices, tant du côté des apprenants eux-mêmes (plus conscients, plus responsabilisés, plus “réflexifs”, etc.) que du côté des pédagogues qui les forment ou qui les tutorent (gain de temps, meilleure pertinence dans les réponses pédagogiques apportées, etc.). Et même du côté des encadrants d’équipes qui ont constaté les limites de leur feed-back managérial !

Quel est l’intérêts des dispositifs d’auto-évaluation quand on est un professionnel de la formation ? Quelles en sont les conditions de réussite ?  Quels sont les outils concrets d’auto-évaluation en formation formelle classique, en AFEST et en apprentissages entre pairs ? C’est ce que nous allons détailler dans cet article.

Les 4 grands principes de l’auto-évaluation 

Amener les apprenants à s’auto-évaluer dans un parcours de formation, relève de 4 grands principes que nous allons passer en revue : 

  1. Auto évaluation = auto réflexivité  : Les apprenants sont encouragés à réfléchir de manière critique à leur propre apprentissage, à identifier leurs points forts et leurs faiblesses ou à évaluer leur propre marge de progression. En plus, progressivement ils construisent aussi leurs solutions d’amélioration et apprennent à tirer des enseignements de leurs pratiques. Chez C-Campus, nous outillons cette réflexivité avec deux méthodes simples : FAST© et RIEC© (nous reviendrons prochainement sur ces méthodes réflexives dans deux articles complets)
  2. Critères explicites : Des critères d’évaluation clairs et prédéfinis sont bien sûr communiqués en amont aux apprenants, de manière, primo à ce qu’ils identifient précisément les attendus de leur formation, secundo pour les aider à s’évaluer de manière objective. Parfois même, les critères sont co-définis au départ du parcours, entre l’apprenant, son N+1 et le tuteur ou formateur !
  3. Feed-back : L’auto-réflexivité/ l’auto-évaluation sont associées (au début du parcours, tout du moins) à des entretiens de feed-back, où les apprenants reçoivent de la part de leurs formateurs ou tuteurs, des encouragements ainsi que des éclairages et commentaires constructifs pour continuer à progresser… L’auto-évaluation n’est pas une solo-évaluation !
  4. Responsabilisation : dans une démarche d’auto-évaluation, on encourage les apprenants à assumer la co-responsabilité de leur parcours de formation. L’auto-évaluation les rend davantage auteurs de leurs propres apprentissages d’une part et conscients de leurs progrès et de leurs axes d’amélioration, d’autre part. Elle les valorise comme des “adultes en formation” et non de simples “élèves” !

Une des raisons pour lesquelles les entreprises proposent l’auto-évaluation à leurs “collaborateurs-apprenants”, est qu’elle est complémentaire de l’évaluation du formateur ou du tuteur. En particulier quand les tuteurs et tutrices (par exemple) sont réticents à “évaluer” des collègues apprenants ! Non pas parce qu’ils ne s’en sentent pas capables mais car ils sont parfois mal à l’aise avec le fait même d’évaluer un apprenant de même niveau hiérarchique, qui souvent est aussi un collègue dont ils partagent le quotidien de travail ! 

Quels sont les 4 bénéfices du côté des apprenants ?

L’auto-évaluation, lorsqu’elle est bien menée, présente 4 bénéfices concrets et visibles du côté des apprenants :

  1. Auto-direction : Les apprenants sont “outillés” grâce aux critères et indicateurs d’évaluation pour “diriger” leurs propres apprentissages. Ils identifient plus facilement les compétences et activités dans lesquelles ils ont besoin de renforcements, de plus de mises en situations tutorées ou encore d’accompagnement pédagogique de la part de leurs tuteurs et formateurs. La progression est bien plus efficace et rapide quand on sait où et comment y aller !
  2. Prise de conscience : L’auto-évaluation aide les apprenants à développer des prises de conscience sur eux-mêmes. Elle leur permet ainsi de mieux cerner leurs “préférences” d’apprentissage ou encore de prendre conscience de certains blocages ou croyances auto-limitantes. Ce qui peut provoquer des déclics salutaires !
  3. Engagement en formation accru : En constatant leur propre progression, les apprenants développent leur sentiment d’efficacité personnelle. Ils sont enclins à s’engager encore plus dans leurs parcours de formation. Ils sont également plus prêts à accepter les critiques constructives de leurs collègues, pédagogues et managers, pour continuer à s’améliorer et à atteindre le niveau de compétences visé. Ils comprennent mieux que l’évaluation est un outil de progrès et d’amélioration continue de ses compétences et non pas une sanction, un jugement, une fin en soi !
  4. Gain de confiance avant une épreuve : Dans le cas d’un parcours certifiant ou qualifiant, l’auto- évaluation peut aussi servir à “s’entrainer” avant un passage devant un jury ! L’apprenant prend confiance en lui, il améliore ses capacités d’auto-discernement, il sait objectiver ses compétences et ses capacités, les argumenter à l’appui de faits et réalisations personnelles. Bref il est “armé” pour soutenir un examen, une épreuve d’évaluation, un entretien technique avec un jury, Etc.

3 avantages que gagnent les formateurs dans l’auto-évaluation…

Les formateurs comme les tuteurs gagnent aussi à favoriser l’auto-évaluation chez leurs apprenants :

  1. Meilleure compréhension des besoins singuliers de chaque apprenant : L’auto-évaluation fournit au formateur des informations (ou des indices à creuser) sur les besoins spécifiques de chacun de ses apprenants. Ce qui lui permet par exemple de prioriser les apports complémentaires ou de prescrire plus finement des solutions d’amélioration !
  2. Identification plus facile des axes de progrès : Le formateur, notamment lorsqu’il est “éloigné”, dans tous les sens du terme, de ses apprenants,  identifie plus facilement leurs axes de progrès. Le verbatim des auto-évaluations d’un apprenant aide le formateur à mieux comprendre comment fonctionne et ce que vit l’apprenant dans son parcours. Ce qui lui permet de fournir un accompagnement bien calibré, voire un soutien motivationnel, si c’est nécessaire (et quand précisément un apprenant n’arrive pas ou ne veut pas s’auto-évaluer, c’est en soi un “signal fort” que le formateur doit tenter de comprendre).
  3. Autonomisation accrue des apprenants : L’auto-évaluation encourage l’apprenant à “s’autonomiser” dans son parcours. Ce qui peut réduire la charge de travail du formateur (à fortiori du tuteur, déjà occupé par son propre travail) par exemple en réduisant le nombre de sollicitations. Ce gain de temps peut être ré-investi dans l’accompagnement d’apprenants moins autonomes ou démarrant leur parcours de formation.

Un peu de publicité en passant pour C-Campus : outre les méthodes réflexives RIEC© et FAST©, en suivant une formation de formateur, d’accompagnateur ou de référent AFEST chez C-Campus, vous pouvez récupérer un autre outil pour personnaliser votre soutien à vos apprenants et outiller les positionnements et évaluations : le Profil ACE. Nous organisons bien entendu aussi des sessions de formation intra – sur mesure : formation@c-campus.fr

6 conditions pour que ça fonctionne à plein !

Les clés de réussite sont très proches (en auto-évaluation) des démarches plus classiques d’évaluation, à quelques nuances près, que nous précisons ci-dessous :

  1. Clarté et homogénéité des critères d’évaluation : Les critères pour guider l’apprenant dans son auto-évaluation doivent être clairs, précis, simples et compréhensibles par l’apprenant lambda. Ils doivent aussi être partagés par tous les formateurs et tuteurs concernés ! Nous conseillons même à nos clients que leurs tuteurs testent sur eux-mêmes les outils d’auto-évaluation !
  2. Accompagnement pas à pas des apprenants dans la démarche : Les apprenants sont aidés au début sur la manière de réaliser leur auto-évaluation.  La première séance, qu’on appelle “auto-positionnement accompagné”, se fait à l’aide du tuteur ou du formateur. Des questions guidantes sont posées. On donne à l’apprenant des exemples concrets, on lui rappelle les faits marquants pour l’aider à y voir clair, s’il a déjà démarré son parcours, etc. Ensuite vient progressivement le moment d’apporter les méthodes auto-réflexives, matinées de feed-back, dont nous avons parlé plus haut, pour les apprenants qui ont en besoin pour se situer…
  3. Confidentialité et sécurité psychologique : Les apprenants doivent se sentir en sécurité lorsqu’ils s’auto-évaluent. Toute sanction ou culpabilisation de l’erreur ou de l’essai infructueux (genre : “je te l’avais bien dit de ne pas faire comme ça !”) doivent être écartées. Ils seront alors plus honnêtes et transparents dans leurs auto-évaluations. La bienveillance des tuteurs et formateurs est donc essentielle ainsi que l’exploitation pédagogique de l’erreur, qui est une source de progrès en soi (“qui ne fait rien, ne fait pas d’erreur !“). Tout ce qui se dit en entretien d’auto-évaluation reste évidemment confidentiel car il faut “gagner la confiance” !
  4. Feed-back motivant : Les apprenants reçoivent un feed-back motivant et positif, en plus des auto-évaluations. Donner un bon feed-back authentique, honnête et transparent, cela s’apprend et se travaille du côté des formateurs – accompagnateurs…
  5. Plusieurs auto-évaluations sont souvent nécessaires, avec une montée en puissance progressive durant le parcours de formation. Nous conseillons a minima : un auto-positionnement accompagné (par le tuteur, formateur, manager) au début de la formation. Puis une ou plusieurs auto-évaluations intermédiaires, avec feed-back du formateur. Enfin une co-évaluation finale avec un bilan auto-réflexif plus ou moins formel de l’apprenant…
  6. Adaptation : Les démarches d’auto-évaluation doivent être suffisamment souples pour correspondre aux besoins et souhaits des apprenants. Certains par exemple “goûtent” assez peu les méthodes auto-évaluatives “prise de tête”(= trop sophistiquées) ! D’autres celles se rapprochant un peu trop des test d’aptitudes ou assessment center utilisés en recrutement, etc. par lesquels ils sont parfois passés avant la formation, d’ailleurs. A cet égard nous vous conseillons plutôt des méthodes simples, dans le chapitre suivant…

Quels outils d’auto-évaluation selon les modalités de formation ?

Voici notre “best of” de quelques outils d’auto-évaluation à privilégier, selon les modalités du parcours de formation. Dans cette liste, nous avons sélectionné des démarches plutôt accessibles et ludiques !

En formation formelle classique (présentiel, classes virtuelles, etc.)

  • Journal de bord : un simple “4 pages” suffit. Nous en remettons un par exemple en formation C-Campus de tuteurs et maîtres d’apprentissage. Les participants repartent avec leur Learning Book rempli par eux :  à la fois un outil de prise de notes, de prise de recul sur soi-même et de réflexivité durant la formation et enfin de plan d’action après la formation ! Le “journal” pourra aussi resservir lors d’une séance de REX – retour d’expériences !
  • Grilles d’auto-évaluation : avec des critères et des cases à cocher, c’est on ne peut plus simple à utiliser. On peut même la remplir à plusieurs en formation, entre collègues apprenants, à l’issue d’un jeu de rôles par exemple…

En AFEST – formation en situation de travail ou formation tutorée

  • Portfolio ou journal de réalisations : Les apprenants y documentent leurs réalisations. Dans les métiers manuels ou de savoir-faire, le portfolio peut être “nourri” de photos de réalisations et d’auto-observations ! On peut même, pour les plus jeunes, envisager de les poster sur un réseau social interne et de demander des likes et des commentaires à sa “communauté”… Chez un de nos clients industriels, les apprenants dessinent plutôt des croquis et schémas pour s’auto-analyser, réfléchir sur leurs productions et en discuter à bâtons-rompus avec leur tuteur référent !  
  • Feed-back 360 degrés : après s’être auto-évalué (grille) les apprenants sollicitent leurs collègues (pairs et autres apprenants) leurs tuteurs et leur N+1, pour avoir un feed-back à 360°, si ce n’est sur leurs compétences, tout du moins sur leur maîtrise des activités professionnelles !

En pairagogie – Apprentissage entre pairs

  • Rétroactions avec feed-back :  Les pairs “apprenants” participent à des séances où ils présentent rétrospectivement leurs travaux : ils reçoivent alors des retours constructifs de type feed-back, de leurs pairs “sachants”.
  • Groupe réflexif collectif : des apprenants en petits groupes confrontent leurs expériences d’apprentissages et identifient ensemble des axes de progrès !
  • Co-coaching et évaluation croisée : l’apprenant-pair A “coache” et aide l’apprenant-pair B à s’auto-évaluer. Et réciproquement l’apprenant B aide l’apprenant A à faire le point sur lui-même…

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