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Club L&D C-Campus : « Et si on commençait par AFESTiser … »

La première rencontre du Club L&D de C-Campus a eu lieu ce 29 mars. Elle nous a permis de bénéficier du témoignage très inspirant de Danone sur son programme DANAFEST destiné aux équipes commerciales. Le propos de l’article qui suit n’est pas de présenter cette expérience exemplaire, mais de poursuivre la réflexion autour d’une des questions clés abordés par la petite vingtaine des participants au club (cf. ci-dessous). Et si pour développer l’AFEST, et plus globalement tous les apprentissages par l’action, on commençait par AFESTiser des pratiques de formation terrain déjà existantes ?

Le Club L&D C-Campus rassemble aujourd’hui plus d’une vingtaine d’adhérents : grandes entreprises (Thales, Orange, Air Liquide, CMA-CGM, Orano…), Organismes de formation (Simplon, IGS, IFPA, Faculté des métiers de Rennes…), et des experts tels que Sabrina Dougados, avocat associé cabinet Fromont-Briens. Il comprend 4 rencontres par an articulées autour d’une thématique d’actualité. Son originalité se situe dans son animation, centrée sur les échanges et retours d’expérience des membres du club. Les rencontres ont lieu dans notre espace très convivial C-Campus My Learning Home. Pour en savoir plus, cliquez ici  ou contactez-nous : conseil@c-campus.fr

Qu’est-ce qu’AFESTiser ?

Derrière ce néologisme barbare se cache un principe simple : les entreprises n’ont pas attendu l’AFEST pour faire de la formation en situation de travail. Et il est assez facile de transformer ces pratiques de formation in situ en AFEST, autrement dit d’AFESTiser.

Les pratiques de formation terrain ne manquent pas en effet. Les managers commerciaux ont toujours fait plus ou moins d’accompagnement terrain, les responsables Qualité et Méthodes dans le domaine industriel ou dans les centres de relation client pratiquent depuis longtemps le transfert de compétences, les coachs sportifs ou en management ont de leur côté une pratique du feedback et de la réflexivité adaptée à leurs domaines… Arrêtons-nous là, car la liste pourrait être très longue des pratiques informelles de formation.

Malheureusement toutes ces formations par l’action n’étaient jusqu’à présent ni reconnue légalement, ni même le plus souvent suivie par les services formation. Elles restaient de la formation « grise » : réalisées mais pas comptabilisées, mise en œuvre mais pas formalisée.

Grâce à la loi « Avenir Professionnel », toutes ces pratiques de formation peuvent retrouver leurs lettres de noblesses. Il suffit de les faire évoluer en appliquant le cadre réglementaire de l’AFEST. Et à l’inverse de certains bruits qui courent, transformer une pratique de formation terrain en AFEST est loin d’être inaccessible. Il suffit d’appliquer quelques règles de bon sens pédagogique trop souvent oubliées (pourtant bien expliquées dans le décret du 28 décembre 2018) :

  1. Bâtir le parcours de formation sur la base d’un référentiel d’activités / compétences avec des objectifs d’apprentissage précis (règle de l’analyse du travail préalable par un référent AFEST donnant lieu à un parcours pédagogique)
  2. Mettre en place un dispositif d’évaluation permettant la personnalisation du parcours (règle de l’évaluation en formation : positionnement amont, évaluation intermédiaire et finale)
  3. Former et préparer les accompagnateurs en charge de la formation terrain (règle de la mise à disposition d’un accompagnateur AFEST)
  4. Pratiquer la réflexivité à partir des situations de travail apprenantes et sécurisées (règle de l’alternance situation de travail / séquences de réflexivité)
  5. Tracer la réalisation effective de la formation notamment à travers l’enregistrement des preuves de réflexivité (règle de la traçabilité des formations).

Tout ceci est en général déjà plus ou moins bien fait dans les entreprises qui pratiquent la formation terrain. Là où le bât blesse, c’est souvent du côté du formalisme et de la traçabilité. Mais rien n’est insurmontable lorsque les bénéfices sont grands. Et comme nous allons le voir maintenant, ils peuvent être très grands !

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Les trois bénéfices d’une AFESTisation de pratiques de formation terrain

Un formalisme qui permet d’innover pédagogiquement

Le premier bénéfice d’une AFESTisation de parcours est l’amélioration de la qualité pédagogique qu’elle permet. Toutes les pratiques de formation terrain mises en place par des opérationnels sont toujours très pertinentes mais elles manquent souvent de “pédagogie”. C’est normal, puisque les opérationnels ne sont pas des professionnels de la formation.

L’AFEST, avec son formalisme, amène les managers et experts de terrain à s’interroger sur leurs pratiques. Par exemple dans une entreprise que l’on a accompagné, des managers commerciaux habitués à faire des feedbacks se sont interrogés sur leurs façons de débriefer un entretien commercial en y instillant les principes de l’analyse réflexive qui va plus loin que le simple « feeback managérial ». Dans une autre entreprise, ce sont les référentiels de compétences bien trop larges, car conçus à des fins de mobilité interne, qui sont repensés à partir des situations de travail emblématiques. Ou autre exemple encore, une entreprise qui utilisaient déjà de façon informelle l’encadrement des nouveaux embauchés par des experts fait évoluer leurs missions vers le tutorat en les dotant de techniques d’analyse réflexive.

AFESTiser n’est donc jamais anodin. Cela permet au service de formation d’intervernir dans l’organisation des apprentissages au quotidien au sein des équipes et d’y apporter sa touche « pédagogique ». Un parcours AFESTisé, c’est un parcours rénové pédagogiquement. Cela permet le plus souvent de passer d’un modèle de formation basé sur un simple compagnonnage ou partage d’expérience à un modèle articulé autour d’une logique d’apprentissage réflexif.

Des heures de formation enfin tracées au service du marketing de la formation

A l’heure où les budgets de formation sont de plus en plus challengés et, en même temps, les candidats à l’embauche de plus en plus exigeants sur la capacité de leur futur employeur à les former, l’AFEST devient une solution incontournable. Elle permet de « récupérer » des heures de formation et de les tracer. Une fois tracée, il devient alors facile de communiquer dessus et d’en faire un outil de marketing RH-Formation.

Une entreprise consacre souvent un temps important à l’intégration de ses nouveaux embauchés (circuit d’accueil, binômage avec un expert, temps consacré par le manager à transmettre ses compétences, etc.). Elle fait de même lors des mobilités internes. Et les meilleurs managers organisent pour leurs équipes des temps de partage d’expérience et d’analyses de problèmes, parfois jusqu’à 1 à 2 heures par semaines. Tout ceci peut devenir des heures de formation, si ce temps d’apprentissage s’inscrit dans un parcours d’AFEST.

La moyenne nationale officielle des entreprises est d’un peu plus de 12 heures de formation par an et par salarié. Une entreprise qui généralise l’AFEST peut très rapidement passer à 50 voire 100 heures (nous avons accompagnés des clients qui sont mêmes passés à plus de 150 heures, soit l’équivalent de 10% du temps de travail !).

Afficher vis-à-vis des candidats à l’embauche ou de ses salariés et représentants du personnel en interne un peu plus d’un jour et demi de formation par salarié ou, à l’inverse, 10 à 15 jours de formation par an et par personne n’a pas du tout le même effet marketing. C’est à prendre en compte quand on définit sa politique de formation.

Une porte d’entrée facile pour une politique d’AFEST ambitieuse

Le troisième bénéfice majeur de l’AFESTisation est de faciliter la mise en œuvre d’une politique d’AFEST à grande échelle. Partir du terrain avec des acteurs déjà convaincus de l’intérêt de la formation informelle, c’est effectivement se faciliter la tâche.

Ne l’oublions pas : l’AFEST est une formation in vivo. Sans l’appui des acteurs de terrain, il ne se passe rien. Travailler ses premières AFEST avec des managers et experts convaincus, c’est mettre toutes les chances de succès de son côté.

Une fois les premiers succès obtenus par de simples AFESTisation de parcours terrain, le buzz autour de l’intérêt de l’AFEST se développe. Les équipes L&D qui ont œuvré à ces premiers parcours, bénéficient de retours d’expériences et sont mises en confiance. Convaincre des managers et experts plus réticents à l’AFEST devient alors plus facile.

AFESTiser, c’est ainsi entrer en douceur dans le monde d’une formation terrain formalisée, tracée et à haute valeur pédagogique.

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Marc Dennery

Marc Dennery

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