Nous avons présenté, il y a 15 jours, les techniques à utiliser pour scénariser des formations actives et interactives au cours des trois premières étapes du modèle EDRACT® de scénarisation pédagogique, que nous proposons dans nos formations de formateurs. Dans cet article nous vous proposons d’entrer dans la description détaillée des 3 dernières phases A.C.T.
Les techniques que nous vous présentons dans cet article sont issues de notre jeu de carte « La pédagothèque #1 » qui a été conçu pour faciliter la mise en œuvre du modèle EDRACT® par les acteurs de la formation.
A NOTER : Si vous découvrez à travers cet article le modèle EDRACT® de scénarisation pédagogique, nous vous invitons à consulter nos articles précédents sur le sujet avant la lecture de cet article. À savoir :
- Présentation générale du modèle EDRACT® : cliquez ici.
- Présentation des deux modèles pédagogiques qui ont inspiré le modèle EDRACT® : l’Instructionnal Design de Robert Gagné et le Cycle de l’apprentissage expérientiel de David Kolb.
- Présentation comparative des approches de scénarisation pédagogique : cliquez ici.
- Et bien sûr, la présentation des techniques pédagogiques à utiliser aux trois premières phrases (E.D.R) du modèle EDRACT® : cliquez ici.
Vous souhaitez vous former au modèle de scénarisation EDRACT® et maîtriser les 33 techniques pédagogiques de notre pédagothèque, inscrivez-vous à notre formation individualisée – cliquez ici – ou organisez avec nous en interne, dans votre entreprise, une formation dédiée d’une journée – cliquez là.
Phase 4 – ACTION
L’objectif du passage à l’action est la mise à l’épreuve de ses connaissances. On aurait pu d’ailleurs la nommer « Expérimentation ».
Ce passage à l’action est indispensable pour réellement apprendre. En formation professionnelle, trop souvent on s’arrête à la simple acquisition et mémorisation de connaissances sans s’intéresser à ce que l’on fait de cette connaissance in situ. Heureusement, grâce à la diffusion de l’AFEST ou de l’Approche Par Compétences (APC) et à la généralisation des contrats d’apprentissage, les représentations sont en train de changer.
Dans le modèle EDRACT® nous avons pris en compte cette évolution et la phase Action devient cruciale, puisque tout le déroulé des 6 séances s’articule autour cette 4ème phase.
Si possible, la phase Action doit correspondre à une mise en situation de travail réel, mais elle peut aussi être « aménagée » (cas courant en AFEST), « simulée » (cas de plus en plus courant grâce au développement de la VR) ou « reconstruite » (cas déjà ancien des plateaux techniques).
Les techniques pédagogiques à utiliser pendant l’action sont moins nombreuses que pour les phases précédentes. Il s’agit surtout de “pédagogiser”, si vous nous permettez ce néologisme la mise en situation professionnelle.
Quand elle se déroule dans le cadre formel d’une formation, le formateur peut utiliser deux techniques : la “simulation” et la “démo”.
- La “Démo” consiste à montrer le geste ou la suite d’opérations mentales à réaliser devant le groupe en formation. À l’inverse de ce que beaucoup de formateurs et formatrices débutants croient, la démo est une technique assez subtile qui nécessite d’impliquer à différents temps les apprenants. En amont pour travailler sur leurs prénotions. Pendant, en les mettant en posture d’observation active. En aval, pour qu’ils puissent capitaliser et tirer les enseignements de ce qu’ils ont expérimenté en reproduisant le geste ou le mode opératoire montré.
- La “Simulation” consiste tout simplement à simuler le geste ou les opérations mentales. Cette technique présente l’avantage de mettre l’apprenant en situation quasi réelle. Elle permet l’entraînement sans risque et sans coûts. Là aussi, le rôle du formateur ou de la formatrice est de bien encadrer pédagogiquement le temps à proprement parler de simulation. Par exemple en amont, par un travail de projection et d’évaluation des stratégies à mettre en oeuvre, et en aval, par un temps de prise de recul et de capitalisation.
Pour les formations de longue durée, il peut également utiliser la technique du “Projet fil rouge“. L’apprenant est alors invité à gérer un projet (si possible réel) pendant le temps de sa formation. Le projet fil rouge devient le fil conducteur du parcours de formation. A chaque phase du projet des temps de réflexifs amont et aval viennent renforcer l’apprentissage.
Le formateur ou la formatrice peut alors utiliser des techniques de questionnement réflexif tels que celles que nous utilisons en AFEST, à savoir le questionnement R.I.E.C et F.A.S.T.
Phase 5 – CAPITALISATION
La phase de Capitalisation permet à l’apprenant de :
- Faire un retour d’expérience sur son expérimentation.
- Bénéficier d’un apport de contenu complémentaire : approfondir certaines notions, découvrir des cas particuliers, etc.
- Bénéficier d’un feed-back sur ce qu’il a fait de la part de son formateur ou sa formatrice ou de ses collègues afin de valider qu’il est sur la bonne voie ou, au contraire, qu’il doit changer son approche.
Les techniques à utiliser pour animer des séquences de capitalisation peuvent être celles déjà vues concernant la phase Découverte puisqu’il peut y avoir à nouveau un apport de contenu.
Pour procéder à l’analyse des expérimentations, on pourra utiliser le « Co-Coaching » vu également dans la phase 2 – Réflexion. Mais on pourra également choisir une technique de “Retour d’expérience”, dite « REX ». Cette technique ne doit pas se limiter à un simple échange entre pairs, mais se dérouler en suivant par exemple notre méthode de questionnement FAST © qui structure les échanges (cf. notre article sur les différents types de questionnement – cliquez ici et là.
Évidemment, les temps réflexifs aval décrits précédemment pour la “Simulation” et la “Démo” sont en soi propices à la capitalisation.
Enfin, concernant l’évaluation, tous les outils d’évaluation classiques peuvent être utilisés (cf. notre article sur « Evaluer les apprentissages : 5 niveaux, 12 outils“).
Phase 6 – TRANSFERT
L’objectif de cette sixième et dernière phase est pour l’apprenant de réinvestir ses acquis. Il peut le faire de deux façons complémentaires :
- Expérimenter à nouveau dans une situation différente et ainsi transférer sa maîtrise d’une situation particulière développée au cours de sa formation, à la maîtrise d’autres situations différentes,
- Partager ses nouvelles connaissances à des collègues et ainsi transférer à son environnement ses acquis.
Outre le « Projet fil rouge », les techniques à utiliser pour favoriser ce transfert des acquis sont le « TryStorming » et « Réponse à tout ! ».
- Le TryStorming invite les apprenants à identifier d’abord toutes les actions qu’ils pourraient appliquer à la fin de leur parcours (façon brainstorming d’où le terme Storming). Puis, dans un second temps les apprenants sont amenés à choisir 1,2 ou 3 actions qu’ils peuvent essayer de mettre en œuvre le plus rapidement possible (= le temps « Try »).
- « Réponse à tout ! » est une technique au croisement du hackathon et du world café qui permet aux apprenants de trouver des réponses aux questions les plus difficiles à traiter qu’ils rencontrent encore à la fin de leur formation.