Le blog de C-Campus

17 principes pour “muscler” sa réflexivité ! Partie II

Dans un article précédent nous avons abordé 13 principes individuels pour “muscler sa réflexivité”. Nous poursuivons et terminons avec ce second article présentant 4 autres principes à adopter par les professionnels de la formation en entreprises (formateurs, référents AFEST, accompagnateurs, tuteurs, etc.) qui cette fois-ci cherchent à mieux faire réfléchir leurs apprenants !

La capacité réflexive n’est bien sûr pas corrélée au niveau éducatif, ni à la catégorie socio-professionnelle du public. Certains apprenants de CSP++ s’installent (par routine) dans un niveau auto-réflexif « pauvre ». A l’inverse, des personnes dites de “bas niveau de qualification” sont tout à fait capables de réfléchir pour apprendre, dès lors qu’on les accompagne soigneusement

Voyons donc comment l’on peut stimuler la capacité réflexive de tous nos apprenants !

Pour cela, nous partons d’une méthode réflexive simple et à la portée de tout le monde : l’entretien d’analyse de pratique, mené avec la méthode F.A.S.T. 

Pourquoi & comment stimuler la réflexivité en formation ?

Comme certains  de nos confrères, nous préconisons à nos apprenants la réflexivité régulière dans nos parcours de formation :

  • Primo à la fois comme méthode pédagogique en soi : que ce soit en stage présentiel, en digital learning ou à l’occasion d’une AFEST,
  • Secundo dans l’optique de faire de la pratique réflexive une méta-compétence : afin que nos apprenants s’en servent toute leur carrière, pour apprendre à apprendre en autonomie !

Nous proposons à cet égard la méthode de l’entretien réflexif aval (dit “d’analyse de pratiques”) – F.A.S.T. (Faits – Analyse – Solutions – Transfert) au cours ou après une mise en situation professionnelle (AFEST) mais aussi après une longue séquence de formation, ou encore dans le cadre d’un accompagnement d’une personne préparant une formation certifiante.

Voyons comment, au travers de 4 principes, faire du F.A.S.T. un puissant outil réflexif pour les apprenants !

La réflexivité remet en évidence qu’il ne suffit pas de faire pour apprendre ! L’apprentissage est réel lorsqu’on réfléchit à ce qu’on fait, comment on le fait, pourquoi on le fait ainsi et comment pourrait-on le faire !

4 principes pour bien utiliser la méthode F.A.S.T.  

Les 4 principes pour optimiser la méthode F.A.S.T. sont intégrés dans ses 4 étapes.

Il est plutôt aisé de faire décrire les Faits (F) par les apprenants en réflexivité.

En entretien avec leur accompagnateur, passé l’effet de sidération de certains apprenants (“mais pourquoi me demande-t-il de réfléchir !?”) globalement ces derniers arrivent à se rappeler et à décrire les faits marquants de la pratique professionnelle (ou de leur expérience en formation).

  • 14ème principe :  faire exprimer complètement et précisément les faits à un apprenant

Le questionnement du formateur ou de l’accompagnateur en début de séquence réflexive est simple et naturel : « Raconte-moi les points clés de ta semaine de formation » ou « dis-moi les faits marquants de telle mise en situation professionnelle ? » Ce sont de bonnes questions d’amorce de la réflexivité de l’autre. Si en plus on les pose dans un cadre convivial et à “distance” du poste de travail, cela met l’apprenant à l’aise.
Si les souvenirs des faits par l’apprenant sont un peu défaillants, une nouvelle mise en situation ou un nouvel exercice, supervisé par l’accompagnateur ou le formateur, peuvent remettre les choses au clair ou en mémoire du côté de l’apprenant !

L’Analyse (A) des faits par l’apprenant lambda n’est pas toujours évidente…

L’auto-analyse (« Qu’ai-je réussi ? Qu’est-ce qui est plus difficile pour moi ? ») n’est pas aisée ou spontanée chez l’apprenant lambda en réflexivité.

  • 15ème principe :  faire produire une auto-analyse large à un apprenant

Un questionnement ouvert et holistique de la part de l’accompagnateur (poser des questions commençant par : Qui, Quoi, Où, Quand, Comment, etc.) aidera l’apprenant à faire son auto-analyse.
Nous avons repéré plus d’une soixantaine de questions ouvertes “types” pour amener son/ ses apprenants à développer leur capacité d’auto-analyse !
Les « fausses barbes » (« si je n’ai pas réussi, c’est à cause d’un tel.. ») pourront être déjouées par exemple par un questionnement dit des « 5 pourquoi » (amener l’apprenant à remonter aux « causes racines»). (Confer les travaux du psychologue américain Julian Rotter sur l’apprentissage social et le concept de Locus of Control  : comprendre ce à quoi nous attribuons nos réussites ou nos échecs)

 

Si vous voulez vous former à la méthode F.A.S.T. et déployer en tant qu’accompagnateur AFEST la méthode réflexive, nous proposons une formation à distance avec deux heures d’accompagnement personnalisé. Entrée possible en formation à tout moment. Pour tout renseignement : formation@c-campus.fr

La recherche de Solutions (S) est le passage délicat de la réflexivité !

A la fois à cause des biais cognitifs , de la facilité à demander de l’aide aux collègues (plutôt que de chercher par soi-même) ou tout simplement par le poids des habitudes, la recherche de solutions à leurs difficultés n’est pas toujours facile pour nos apprenants.
Cela peut venir aussi du fait que certains accompagnateurs ne laissent pas assez de temps aux apprenants pour prendre du recul et pour rechercher des solutions ou des alternatives par eux-mêmes.

  • 16ème principe laisser du temps pour chercher des solutions ou des alternatives à sa pratique, à un apprenant

Chez C-Campus nous conseillons aux formateurs et accompagnateurs de réaliser les entretiens réflexifs en plusieurs étapes (pour laisser l’apprenant chercher, creuser, interviewer des collègues, etc.).
La solution donnée en réponse « au tac au tac » par l’apprenant, est d’après nos expériences :

  • soit une fausse bonne solution (improvisée, sans peser le “pour et le contre”),
  • soit une solution donnée sans convictions (pour faire plaisir au formateur ou se débarrasser de ses questions),
  • soit une solution pas assez réaliste dans la mise en œuvre.

A cet égard, le formateur ou l’accompagnateur doit savoir challenger la solution de l’apprenant :

  • Le relancer par de nouvelles questions,
  • Accuser réception de la solution mais sans la valider, etc.
  • Il peut aussi faire réfléchir “pas à pas” son apprenant :« si tu devais recommencer telle action à zéro, que ferais-tu différemment ? ».

Le Transfert (T) pose le sujet de “l’affinage” !

Amener un apprenant à dégager les enseignements de sa pratique, à imaginer comment il va pouvoir ré-utiliser les compétences acquises dans d’autres circonstances ou contextes, (bref la phase dite de “transfert” ou d’ancrage des compétences, selon les cas) est la dernière étape du FAST.

  • 17ème principe pour favoriser le transfert : l’affinage !

Disons-le clairement : arriver à ce stade du “transfert”, cela va nécessiter du temps pour la plupart des apprenants. Comme un vin de garde s’affine et développe sa richesse aromatique au fil du temps, notre apprenant va progressivement “maturer” et affiner sa réflexivité.

D’où le terme « affinage » que nous utilisons pour qualifier la période où l’apprenant traite en autonomie ses activités de travail ou d’apprentissage et trouve seul ses propres automatismes !

Bien évidemment la méthode utilisée pour « enclencher » la réflexivité dépend de son public. Utiliser des approches adaptées, selon que l’on s’adresse en tant que formateur, par exemple à des travailleurs en situation de handicap avec des troubles cognitifs ou à des personnes peu à l’aise avec la langue française !

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