Les réseaux développementaux réinterrogent en profondeur le mentorat classique. Jean-Roch Houllier et Gerald Peoux forment depuis quelques années tous types de profils à cette approche très étayée scientifiquement. Jean-Roch Houllier a eu la gentillesse de répondre à nos questions dans cet article, avant d’intervenir dans notre prochain webinaire, vendredi 27 septembre 2024 (voir lien en fin d’article pour s’inscrire)
Jean-Roch Houllier est actuellement Head of Operations, Learning & Digital dans un grand groupe industriel. Il est passionné par la pédagogie sous toutes ses formes, digital inclus ! Jean-Roch est enseignant vacataire et directeur de thèse professionnelle pour HEC-Paris, BURGUNDY, SKEMA BS et les universités d’EVRY, UVSQ et NANTERRE. Enfin, depuis plus de vingt-cinq ans, Jean-Roch exerce une activité de recherche en tant que chercheur associé (département de préhistoire) au sein du Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) de Paris.
Jean-Roch Houllier : Pouvez-vous nous présenter en quelques mots cette nouvelle approche des réseaux développementaux ?
Les réseaux développementaux, c’est en quelque sorte une nouvelle approche de mentorat. On pourrait parler de « mentorat 3.0 » avec à l’origine ce que l’on pourrait qualifier de « mentorat traditionnel 1.0 » puis de « mentorat digitalisé 2.0 ».
Fondé sur le principe que plusieurs personnes nous aident à grandir, au cours de notre carrière, et plus largement au cours de nos vies, les réseaux développementaux comprennent plusieurs développeurs et développeuses, issus d’univers sociaux différents et jouant des rôles (et fonctions) précis dans notre développement. Chacun est alors appelé à cultiver et à développer son réseau développemental, en fonction de ses objectifs de carrière.
Quelles sont les origines de cette approche originale ?
L’approche est née aux Etats-Unis au début des années 2000. Elle part du constat qu’avec la complexité du Business caractérisé par une incertitude grandissante, une seule personne (au sens du mentorat classique) ne suffit plus à notre propre développement et à la résolution de nos multiples problématiques. En ce sens, l’idée-force est qu’il n’y a plus de personnalité omnisciente et que nous avons besoin de plusieurs personnes « ressources », pour grandir et nous développer.
Vous avez développé une formation originale pour préparer des personnes souhaitant mettre en place leurs réseaux développementaux. Comment se déroule cette formation ?
Le « voyage d’apprentissage » que nous avons mis en place comprend pour l’apprenant la réalisation préalable de « l’esquisse » de son réseau grâce à un petit site Internet, suivie d’une demi-journée en présentiel (face-à-face) pour découvrir et maîtriser toutes les facettes du réseau développemental.
Les objectifs de la formation sont plus particulièrement d’être capable :
- d’identifier les caractéristiques du réseau développemental,
- de comparer le réseau développemental à d’autres types de réseaux,
- d’analyser les caractéristiques de son propre réseau,
- de développer son propre réseau en découvrant les principes de la culture entrepreneuriale du réseau développemental.
C’est une formation très pragmatique qui permet de passer directement de la théorie à la pratique.
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Vous avez ainsi formé un large public à l’approche des réseaux développementaux, quels sont leurs principaux retours ?
Les retours sont bons et se traduisent beaucoup chez les apprenants, par la possibilité de mettre des mots et une réelle méthode doublée d’une intention, sur des pratiques jusqu’alors le plus souvent inconscientes.
Les bénéficiaires mettent en avant le fait de pouvoir utilement « poser le crayon » autour de leur propre environnement et réseaux, et de mieux comprendre le rôle qu’ils vont pouvoir jouer dans leur carrière.
Les réseaux développementaux sont-ils concurrents ou complémentaires à une approche de mentorat classique ou de tutorat ?
Le réseau développemental englobe le mentorat ou tout autre forme d’accompagnement au sens que chacun peut décider d’ajouter son mentor, tuteur ou coach, à sa constellation de développeurs et développeuses. Pour autant, seul l’intéressé, au centre (ou “protégé”), connait ses développeurs et développeuses, on parle de réseau et de liens informels.
Et pour les DRH et Dir. L&D qui vous sollicitent, quels sont les bénéfices qui retiennent de cette approche ?
Le programme de formation peut se positionner à différentes phases de la carrière : le plus souvent, pour les nouveaux embauchés. Cela revient pour une entreprise à leur faire un très beau « cadeau », en leur offrant le « véhicule » qui pourra les soutenir et les suivre toute leur vie professionnelle.
Pour finir, comment voyez-vous l’évolution de cette nouvelle approche au sein des entreprises ?
Nous pensons que l’approche présente une réelle cohérence avec notre époque et devrait être appelée à se développer, tout particulièrement dans ses dimensions réflexives et collectives, plus généralement utiles au développement d’individus acteurs de leur carrière et plus encore de leur vie.
Pour en savoir plus sur les réseaux développementaux consultez l’article ci-joint et surtout inscrivez-vous à notre prochain webinaire C-Campus dédié à cette nouvelle approche co-animé avec Jean-Roch Houllier : lien d’inscription ici.