Le blog de C-Campus

Et si on réduisait le blabla dans les formations !

J’ai toujours été frappé par l’importance donnée aux communications orales dans les formations. Cela ne date pas d’hier. Le formateur d’une certaine manière s’est inspiré du maître. Il adore parler. Il se place au centre du U et peut tenir le ministère de la parole pendant des heures. Depuis les années 1970 / 1980, il n’est plus le seul à parler. La parole des stagiaires s’est libérée. Les théoriciens de la dynamique de groupe y ont été pour beaucoup. Merci Kurt (Lewin), Merci Carl (Rogers) ! L’avènement du fameux PowerPoint®, au final, n’a pas réellement inversé la tendance. Un coup d’œil rapide sur les diaporamas de bon nombre de formateurs permet facilement de constater qu’il s’agit davantage de notes projetées que de supports d’animation. Comme le dit si bien Michel Serres : « le formateur oralise l’écrit », plutôt que de réellement animer un groupe. Les tenants de la liberté de la parole nous rétorquerons qu’à l’ère digitale, les collaborateurs ont de plus en plus besoin de s’exprimer, d’échanger, de se rencontrer. Certes, mais cette parole libérée engendre des longueurs. Les stagiaires ont vite fait de prendre leur smartphone et de lire leurs notifications plutôt que d’écouter leurs voisins. Et puis l’objectif n’est pas de brider la parole, mais seulement de mieux la canaliser afin d’accélérer les échanges et de mettre du rythme dans ses formations. Voici trois conseils pour y parvenir.

La formation s’affiche !

Bon nombre des travaux de sous-groupe et exercices en tous genres donnent lieu à des séquences d’exploitation interminables. La raison : les productions des participants ne sont pas visibles. La solution : transformer la salle de formation en espace d’affichage. Coller au mur des post-it géants ou accrocher des tableaux Veleda, inviter les participants à travailler en sous-groupe debout autour de ces tableaux, et le tour est joué. Les productions sont visibles de tous, les partages d’informations sont immédiats, plus besoin de réaliser des séquences d’exploitation interminables. Le formateur n’a plus qu’à faire exprimer les participants sur leurs difficultés et à formaliser en synthèse les enseignements à tirer.

Les échanges transitent par l’écrit

Tout formateur est désireux d’avoir des questions, des remarques, des idées provenant de son auditoire. C’est la preuve d’une bonne dynamique de groupe. Mais ces échanges sont aussi chronophages. Pour éviter les longueurs, on peut privilégier la communication écrite :

  • Les participants peuvent poser par exemple leurs questions par post-it ou les écrire sur des tableaux de papiers derrière eux ou, encore plus moderne, les faire passer par le fil d’info d’un réseau social.
  • Ils peuvent également utiliser un grand tableau central pour s’exprimer librement : mettre des commentaires sur la formation, apporter des idées, donner leur avis…

Le formateur met du rythme dans sa formation

L’attention des apprenants est de plus en plus courte à l’ère digitale. Bombardés de notifications, habitués aux rythmes des jeux vidéos hyper stimulants et à la communication en 140 caractères, ils n’acceptent plus les prises de parole de plusieurs minutes. Ils ont vite fait de prendre leur smartphone, forme moderne de l’élève s’évadant en regardant à travers la fenêtre. Le formateur doit mettre du rythme :

  • Pourquoi ne pas oser alors utiliser un minuteur ou des sabliers pour contraindre le temps. C’est un bon moyen pour éviter les dépassements de durée des travaux de sous-groupe. C’est aussi un excellent outil pour s’auto limiter dans la durée de ses exposés.
  • Le formateur peut aussi déléguer cette mission à un participant élu pour l’occasion « time keeper ». Charge à lui de lever le drapeau d’arrivée quand il estime que les débats s’enlisent, les exposés sont trop longs ou les prises de parole s’éternisent. Cela reste courtois et poli, et surtout très efficace.
Marc Dennery

Marc Dennery

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