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La formalisation explicite des droits et devoirs d’un apprenant en AFEST

La formation en situation de travail suppose pour réussir, d’expliciter clairement les droits et devoirs à l’apprenant. Des multiples expériences que nous avons pu conduire d’AFEST, nous pouvons retenir aujourd’hui 9 incontournables :

  1. Droit à l’essai et à l’erreur. L’apprenant peut essayer, et éventuellement se tromper et échouer (les erreurs tolérables ou marges d’erreurs, ainsi que le nombre d’essais lui sont précisés). On sait en effet qu’un échec ou que l’erreur est souvent une source formidable d’apprentissage, à condition d’être exploité pédagogiquement bien entendu. A contrario, une pression d’enjeu inhibe l’apprenant et le confine dans sa zone de confort plutôt que l’encourager à aller dans sa zone d’apprentissage.
  2. Droit à expérimenter et à faire autrement. 
    L’apprenant a une latitude pour développer sa propre pratique en s’inspirant de celles des autres (référent, pair, tuteur etc.) mais en les recombinant. Il peut sortir des sentiers battus, tester et expérimenter. C’est aussi le principe du tâtonnement expérimental, cher à Freinet
  3. Droit de chercher et de questionner. L’apprenant peut prendre le temps de chercher dans les plateformes pédagogiques et les bases de connaissances internes et externes. Il peut aussi questionner ses pairs (experts ou collègues chevronnés), ses formateurs, son référent et son manager quand il ne trouve pas ou qu’il est bloqué. Ce qui suppose que tous ces acteurs soient prévenus de leur rôle et sachent se rendre accessibles ou disponibles. Il faut en ce cas que le référent précise à l’apprenant qui il peut solliciter, quand et sur quoi.
  4. Droit à une moindre productivité. Tester, chercher, questionner… nécessite du temps et par conséquent la productivité s’en ressent. L’encadrement peut concrètement s’engager à accepter une moindre productivité, quand celle-ci est identifiable.
  5. Droit à des temps personnels formalisés de formation.  Se former en situation de travail, ce n’est pas se former sur le tas, cela suppose des espaces-temps clairement identifiés, bref du temps d’apprentissage pour soi : apprendre, lire, pratiquer l’analyse réflexive, synthétiser, s’auto évaluer, etc.
  6. Droit aux choix des activités pédagogiques. Le parcours de formation en situation de travail ne peut être imposé, il est co construit avec l’apprenant. Ce qui signifie qu’il a le droit de choisir ou d’adapter les objectifs et activités d’apprentissage en fonction de ses préférences et envies.
  7. Droit à la reconnaissance de son investissement dans sa formation. L’investissement consenti par l’apprenant nécessite une reconnaissance de la part de l’entreprise. Cette reconnaissance n’est pas sonnante et trébuchante. Elle se traduit par le formalisme et la qualité du dispositif de formation proposé, la disponibilité d’un référent AFEST des tuteurs ou des formateurs terrains, l’obtention d’une certification finale ou d’une attestation d’assiduité, la validation par l’employeur des progrès et acquis, etc.
  8. Devoir de s’engager dans son parcours de formationet d’alerter. En contrepartie du bénéfice à suivre une formation en situation de travail personnalisée et de qualité, l’apprenant doit s’engager totalement dans son parcours de formation. Il lui revient de mettre tout en œuvre pour tirer le meilleur bénéfice de sa formation. Si besoin, il doit alerter de manière transparente son référent quand il rencontre des difficultés ou sent les premiers signaux d’une certaine démotivation.
  9. Devoir de remettre en cause ses routines. L’engagement se traduit également par une certaine remise en cause. Apprendre, c’est toujours dans un premier temps désapprendre. Il revient à l’apprenant de sortir de sa zone de confort, de réinterroger ses routines, ses habitudes de travail, de faire des efforts en terme de réflexion afin de tirer le meilleur profit de sa formation.
Marc Dennery

Marc Dennery

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