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Réforme de la formation (3) – d’une tuyauterie financière à un système d’aide à l’orientation et la formation

Nous l’avons vu dans les posts précédents, la loi de 1971 a créé une tuyauterie financière d’une complexité qui n’a d’égal que son inefficacité. C’est un flux de plus de 6 milliards d’euros qui transitent chaque année à travers OPCA, Fongecif et FPSPP. Et le résultat est toujours le même : la formation va toujours en priorité aux cadres des grandes entreprises, plutôt jeunes.

Faut-il alors supprimer toutes cette tuyauterie financière ? La réponse est évidemment “oui“. Mais cela ne veut pas dire la fin du système d’assurance formation. Tout est aujourd’hui à rebatir et le compte personnel de formation pourrait permettre de revisiter la gouvernance de la formation.

Le principe est simple. Le CPF est trans-statut. Cela signifie qu’il est destiné aux salariés, mais également aux demandeurs d’emploi, aux travailleurs non salariés, aux bénévoles et pourquoi pas aux retraités. Il ne doit donc plus être géré par les seuls partenaires sociaux mais par l’ensemble de la collectivité, c’est-à-dire l’Etat et par délégation, suite à la future loi de décentralisation, les Régions.

Par conséquent, il devient impératif de simplifier la tuyauterie financière en rassemblant les énergies des OPCA, des Fongecif, et du  FPSPP avec celles des régions. Pourquoi alors ne pas fusionner toutes ces instances en 27 organismes régionaux tripartites de gestion des fonds du CPF. Ces fonds pourraient être dotés des fonds aujourd’hui destinés aux Fongecif, aux 0,5 % professionnalisation, au FPSPP et aux fonds de formation des Régions. Les ressources alloués n’augmenteraient pas, ni ne diminueraient mais seraient intégralement réallouées au CPF*.

Ces fonds ne devraient pas se limiter au seul financement des formations, mais devraient apporter une aide à l’orientation et au choix de la formation. Aujourd’hui cette aide est prise en charge par le Fongecif, mais ses moyens ne sont pas suffisant. L’ANI sur la sécurisation de l’emploi prévoit un conseil pour l’évolution professionnelle. Pour l’instant, les conditions de sa mise en oeuvre reste assez floues. Parallèlement, la loi de décentralisation devrait renforcer les moyens des Régions. Tout cela semble se faire en ordre dispersé. La concentration des moyens à la fois financiers et de conseil dans un seul organisme par région pourrait être très profitable. Cela pourrait donner également une autre dimension au CPF qui pourrait ne plus être qu’un compte personnel de formation, mais devenir un Compte Personnel d’Orientation et de Formation (CPOF).

(*) Les esprits chagrins nous rétorquerons que dans ce transfert toutes les politiques de formation de branche ne seraient plus financées. C’est vrai. Mais les CPNE pourraient voir leur rôle renforcer en fixant des priorités de prise en charge qui pourraient adoptées par les 27 fonds de gestion tripartite.

 

 

 

Marc Dennery

Marc Dennery

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