Le blog de C-Campus

Comment répondre aux 17 attentes concrètes des alternants en entreprise ?

Au moment où de nombreux secteurs et entreprises se mobilisent pour recruter des alternants (priorité de la Nation, comme le martèle la Ministre du Travail dans son plan de relance), nous nous sommes interrogés sur les attentes des personnes (jeunes ou moins jeunes) suivant des parcours en alternance (contrats de professionnalisation ou d’apprentissage).

Chez C-Campus, nous formons des centaines de tuteurs et maîtres d’apprentissage chaque année, notamment dans des formules 100% à distance. Nous avons toujours insisté auprès des tuteurs sur un point clé :  comprendre les attentes de leur apprenant(e), c’est engager la relation tutorale sur de bonnes bases… Nous avions réalisé avec un grand client une enquête dans les années 2000 sur les attentes des alternants et sur les réponses à leur donner. Nous avons régulièrement actualisé cette enquête et récemment interrogé des alternants « millénium ». Leurs attentes sont toujours variées et nombreuses.

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Au-delà des poncifs…

Dépassons tout de suite certains a priori :

  • Non, ces apprenants ne choisissent pas par hasard de se former en alternance ! L’alternance est un choix en connaissance de cause.
  • Non, les alternant(e) ne souhaitent pas uniquement obtenir un statut, des avantages et un salaire : ils cherchent un supplément de sens à leur travail !
  • Non, ils ne s’attendent pas à intégrer une bande de copains et à jouer au baby-foot avec le big boss, ils veulent être considérés comme des adultes en formation !

Leurs attentes sont réalistes et pragmatiques !  Soyons donc à la hauteur !

Leurs attentes méritent des réponses…

A travers nos interviews, nous avons identifié 17 attentes principales. Pour chacune nous vous proposons une ou des réponses ou solutions à apporter par les tuteurs et maîtres d’apprentissage

  1. Avoir un vrai job
    Cela semble évident…sauf que la mission, l’activité ou le rôle à confier à l’alternant(e) ne sont pas toujours bien clarifiés avant qu’il / elle arrive dans l’entreprise ! Le tuteur doit régler ce point dès l’arrivée de l’alternant(e) en lien avec son responsable hiérarchique.
  2. Travailler en toute sécurité
    On pense bien sûr à la sécurité au travail : le tuteur explique et fait respecter les consignes à son alternant(e). Le sentiment de sécurité, c’est aussi démarrer son alternance sans s’angoisser, parce qu’on n’a pas encore trouvé de logement près du travail ou qu’on doit avancer une somme d’argent pour son abonnement de transport en commun. Le service RH peut se mobiliser au moment de l’embauche pour cette sécurisation financière.
  3. Être intégré au sein d’un collectif de travail et considéré comme un équipier 
    Veiller à mobiliser l’équipe autour de l’intégration de l’apprenant(e). Le/la faire participer  aux rituels d’équipe (réunions, pauses, déjeuners, conf call, etc.).
  4. Travailler de manière “proche” avec son tuteur / sa tutrice
    Créer un climat favorable et bienveillant avec son apprenant(e) et établir des règles de communication et de fonctionnement lorsque le tuteur – ou l’alternant(e) – est amené à se déplacer.
  5. Se repérer dans son environnement de travail
    Présenter l’entreprise, le service, les clients, les fournisseurs,…à son alternant(e).
  6. Savoir se comporter avec ses différents interlocuteurs
    Faire acquérir les principaux savoir-vivre et comportements qui qualifient les professionnels. Etre exemplaire dans son propre comportement de tuteur est un incontournable.
  7. Travailler en confiance
    Rassurer, encourager, stimuler montrer des signaux de confiance à priori, être un révélateur des capacités de l’alternant(e).
  8. Apprendre efficacement et concrètement
    Donner une feuille de route à son alternant(e) ou bâtir un parcours d’apprentissage « terrain » Faire acquérir des méthodes d’organisation personnelle, de travail et d’apprentissage par l’expérience.
  9. Être à la hauteur des attentes de son collectif de travail et/ou de l’entreprise.
    Faire un feed back régulier à l’alternant(e) et montrer les progrès. Dire quand cela va et quand cela ne va pas
  10. Acquérir de “vraies compétences”
    Mettre l’alternant(e) en situation réelle et l’amener à progresser à partir de sa pratique et à en tirer des enseignements pour son devenir professionnel.
  11. Se sentir utile. Avoir ses propres responsabilités & objectifs. Contribuer réellement au but commun
    Confier des tâches à valeur ajoutée à son alternant. Lui montrer le sens de la mission et l’aider à utiliser ses moyens pour la réussir.
  12. Être fier de son rôle et/ou de son « futur métier »
    Valoriser en tant que tuteur son métier auprès de l’alternant(e). Montrer son attachement à son travail, transmettre une éthique et des valeurs professionnelles.
  13. Avoir une marge de manoeuvre. Pouvoir appliquer en entreprise les acquis de sa formation théorique
    Accroître progressivement le champ de la délégation. Se concerter avec le responsable pédagogique du centre de formation ou consulter le programme de formation de l’alternant(e) pour ajuster théorie et pratique professionnelle.
  14. Prendre du plaisir au travail. Travailler dans la joie, la bonne humeur et la convivialité
    Travailler sérieusement, sans se prendre au sérieux en tant que tuteur. Transmettre son enthousiasme.
  15. Pouvoir exprimer un point de vue et être force de proposition
    Questionner en utilisant les techniques de l’écoute active et amener son apprenant(e) à aller jusqu’au bout de ses idées, suggestions, propositions.
  16. Obtenir sa certification, son titre, son diplôme, etc.
    Conseiller l’alternant(e) et l’aider à préparer ses épreuves d’évaluation – l’entrainer pour sa soutenance. Jouer un rôle complémentaire à celui de ses formateurs et enseignants
  17. S’insérer professionnellement, être embauché ou employable
    Si l’embauche en CDI n’est pas possible, aider son alternant(e) à se repositionner : réseau, recommandations, références.

Quel partage de rôles entre le tuteur/maître d’apprentissage et le responsable hiérarchique de l’alternant ?

Sommairement on peut délimiter les rôles de la manière suivante :

Le manager de l’alternant(e) se focalise sur le travail de l’alternant(e) : il lui fixe le cadre de sa mission, lui communique ses objectifs, lui alloue ses moyens, contrôle l’exécution du travail, régule la charge et évalue les résultats du travail. Enfin, il lui désigne son tuteur et légitime ce dernier.

Le tuteur / maître d’apprentissage est orienté sur le développement des compétences de son alternant(e) : il donne du sens au travail, l’explique, le montre, encourage et « fait faire » à son alternant(e), questionne sa pratique grâce à des méthodes réflexives. Il l’aide à s’auto évaluer sur ses forces et axes de progrès. Il rend compte au manager de l’alternant(e).

Le tutorat a beaucoup évolué en 20 ans : «reverse mentoring», tutorat à distance, tutorat digital, etc. La reconnaissance de l’AFEST a posé la question de sa complémentarité (Lire notre article ici). Le tutorat est de plus en plus une affaire d’équipes tutorales. Faire face à ces attentes devient en quelques sortes une mission partagée entre le tuteur et le manager, mais également les pairs, les experts et l’équipe pédagogique de l’école ou du CFA.

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