Le blog de C-Campus

Formation terrain : 13 nouvelles façons de procéder ?

Jusqu’à assez récemment, ce qu’on appelle “formation terrain” se cantonnait dans la plupart des organisations, à un accompagnement basique et informel des apprenants, centré sur un principe de parrainage plus ou moins explicite par un “sachant” et quelques “apprentissages sur le tas”. Les entreprises dotées d’un service RH-formation mettaient en place une approche pédagogique plus sérieuse (notamment dans les parcours d’intégration), de type “Modelage”   Mais les lignes bougent profondément en ce moment : dans cet article, nous évoquons 13 façons différentes de tutorer et de former sur le terrain !

Sous l’effet des nouvelles organisations du travail (flex office, home office, nomades digitaux, télétravail, travail à distance ou hybride, co-working, mode projet, semaine de 4 jours, équipes ad’hoc, etc.), des attentes des nouvelles générations, de la complexification des métiers, le tutorat et l’accompagnement au poste se professionnalisent : plus collaboratifs, réflexifs, outillés et personnalisés.

Les organisations et entreprises les plus performantes l’ont bien compris : améliorer et structurer leurs pratiques de formation “on the job” et tutorales, c’est un processus on boarding mieux maîtrisé ! C’est aussi l’occasion de transmettre les compétences entre générations ou de mieux engager les apprenants et les tuteurs. C’est enfin une manière de “retisser du lien social” et de retrouver du sens commun au travail. Les 13 façons concrètes de le faire, que nous avons repérées, sont pratiquées dans les grandes entreprises comme dans les ETI et les PME…

D’un modèle de “reproduction” à une logique de professionnalisation active !

Le tutorat est encore envisagé comme un simple processus de transmission : le tuteur, le sachant, l’expérimenté, explique, montre, corrige et le tutoré, débutant ou néophyte dans l’activité, observe, écoute, imite et reproduit. Cette démarche, héritée du compagnonnage et de l’apprentissage (qu’on appelle en pédagogie “modelage”) reste utile dans certains contextes techniques et dans des domaines où les savoirs et façons de faire, sont relativement immuables.

Des métiers qui n’évoluent pas, cela devient rare !  Même les tailleurs de pierre, héritiers des compagnons du moyen-âge, travaillent différemment de leurs “anciens” : le métier s’est largement mécanisé et il requiert aussi désormais des compétences digitales ou la maîtrise de nouveaux gestes préservant mieux l’environnement ou la santé au travail, par exemple !

Le “modelage” atteint aussi ses limites dans des environnements métiers “mouvants”, par exemple du fait des évolutions technologiques accélérées ou du choc démographique (départs massifs en retraite dans certains secteurs) ! Les capacités à réfléchir, à s’adapter, à coopérer, à assurer les transmissions de compétences rares ou critiques deviennent alors aussi stratégiques pour l’apprenant, son collectif (et l’employeur ou le donneur d’ordre), que la maîtrise de gestes, par “imitation”.

À la lumière des travaux et recherches, comme ceux du pédagogue américain, Donald Schön, deux perspectives s’ouvrent : primo – le “tutorat facilitant”secundo – le “tutoré acteur et co-auteur” de son parcours !

Un enjeu stratégique pour les “organisations apprenantes”

Face à l’accélération des transformations métiers, à l’irruption des IA au travail,  à la “guerre des talents” accrue, à la quête aussi de “nouveaux sens au travail” exprimée par les quadras, trentenaires et aussi probablement la génération alpha, la qualité de l’accompagnement terrain et celle de la formation en situation de travail, deviennent des facteurs-clés de réussite et de différenciation.

Les organisations qui investissent dans une des 13 formes de tutorat innovantes que nous avons repérées (voir plus bas), y trouvent quatre intérêts :

  1. Une meilleure intégration des nouveaux ou néo arrivants (on boarding, up skilling, promotion interne, mobilité) ou des alternants (apprentis, contrats de pro, personnes en reconversion professionnelle, reprise d’études, etc.),
  2. Une montée en compétences plus rapide (Time to Autonomy) et des compétences plus durables (plus profondes), grâce notamment aux pédagogies interactives et réflexives post ou ante action (confer nos 2 méthodes de questionnement réflexif RIEC © et FAST © de C-Campus),
  3. Une fidélisation renforcée des bénéficiaires et de leurs mentors, tuteurs et tutrices, aussi !
  4. Une culture de l’apprentissage autonome, en continu au sein d’équipes, qui deviennent des équipes “apprenantes”.

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13 formes originales de tutorat, témoins d’un changement d’époque !

Pour illustrer aussi la diversité des pratiques actuelles, voici un panorama de 13 approches innovantes de tutorat, déjà mises en œuvre au sein des entreprises et organisations les plus engagées.

1. Reverse mentoring

Un jeune collaborateur accompagne un collègue senior sur les outils digitaux, les usages d’outils de nouvelle génération ou encore les “codes” de l’inclusion et de la diversité.
Exemple : On peut proposer ce genre de dispositif à l’encadrement intermédiaire ou dirigeants.
Bénéfices : valorisation des jeunes, décloisonnement intergénérationnel, reconnaissance croisée.

2. Co-tutorat

Deux tuteurs partagent le suivi d’un même apprenant, avec des rôles complémentaires.
Exemple : l’un s’occupe des apprentissages techniques / métiers et l’autre assure les entretiens de suivi, intégrant les aspects RH, les relations entre le terrain et les fonctions supports, etc.)
Bénéfices : diversité de regards, meilleure coopération interne, apprentissage global.

3. Mentorat croisé ou binômes de compétences 

Des collaborateurs de métiers différents se tutorent mutuellement sur leurs expertises spécifiques.
Exemple : à l’occasion des campagnes négociations annuelles avec les prestataires et fournisseurs, l’un (acheteur) amène son expertise de la relation fournisseur-client, l’autre son bagage technique, 
Bénéfices : transversalité, culture commune, agilité, désilotage.

4. Tutorat de pair-à-pair 

Un binôme de tutorés s’accompagne mutuellement, “en miroir”.
Exemple : deux tutorés s’entraident sur leurs missions respectives, avec le cas échéant un collègue tuteur / expert en support.
Bénéfices : entraide, engagement, apprentissage par verbalisation et co-réflexivité.

5. Shadowing ou apprentissage dans l’ombre

L’apprenant suit un collègue “tuteur de circonstance” dans son quotidien, sans intervenir mais en observant/écoutant soigneusement et en débriefant régulièrement avec son collègue.
Exemple fréquent dans les métiers de la vente, notamment lorsqu’on utilise, comme nous le préconisons chez C-Campus, une méthode A.D.A. d’observation active !
Bénéfices : compréhension fine des codes et postures, immersion, acquisition de bonnes pratiques, connivence et confiance.

6. Projet (ou mission) tutoré

L’apprenant est intégré à une mission réelle, sous la responsabilité du tuteur.
Exemple : l’apprenant est responsable de A à Z de la mission et des livrables, il bénéficie d’un appui réflexif ou méthodologique de son tuteur, qui n’intervient pas en revanche directement dans l’activité de travail de l’apprenant.
Bénéfices : apprentissage actif, motivation, développement de la capacité réflexive, ancrage professionnel.

7. Co-développement avec les autres tutorés

Une séance collective de co-développement, incluant les tuteurs et les tutorés, animée par un “super tuteur”.
Exemple : on invite aussi tous les débutants et tutorés de l’équipe aux séance de co-dév, ce qui favorise la montée en compétences croisée.
Bénéfices : intelligence collective, recul sur les pratiques, apports des “anciens”, qui apprennent eux aussi, d’ailleurs…

8. AFEST durant le parcours tutoré

L’apprenant alterne des mises en situations et des temps réflexifs avant ou après la pratique.
Exemple : Il bénéficie d’un accompagnement réflexif de qualité, de la part de son tuteur, si ce dernier est formé aux techniques de questionnements FAST© et RIEC©
Bénéfices : consolidation des compétences en situation réelle, montée plus rapide en autonomie, transfert pédagogique, responsabilisation de l’apprenant.

9. E-tutorat asynchrone

Le tuteur suit et conseille à distance son, ses tutorés.
Exemple : tuteur et tutoré communiquent en asynchrone, via une plateforme dédiée, avec des échanges en différé.
Bénéfices : flexibilité, accessibilité, traçabilité, structuration de la pensée par l’écrit et meilleure mémorisation, grâce à l’écrit aussi.

10. Flash mentoring

Un tutorat court, ciblé.
Exemple : plutôt qu’un tutorat permanent, difficile à assumer dans la durée (et aussi un peu pesant pour le tuteur…), le tutoré bénéficie d’accompagnement par un expert volontaire, uniquement sur une compétence clé ou à l’occasion d’un enjeu ponctuel fort, lié à une mission délicate.
Bénéfices : efficacité, focalisation, responsabilisation accessibilité à tous les membres d’un collectif de travail.

11. Storytelling tutoré

Les tuteurs partagent de manière structurée, des récits marquants de leur expérience.
Exemple : un tuteur raconte sa propre trajectoire d’apprentissage avec des anecdotes fortes :  ce story-telling devient un point d’ancrage à la discussion et aux échanges réflexifs avec les tutorés.
Bénéfices : transmission culturelle, apprentissage émotionnel, incarnation des valeurs et de la culture de l’entreprise.

‍‍‍ 12. Communauté de tuteurs

Les tuteurs échangent et apprennent la pédagogie “entre pairs”, ils bénéficient de l’animation d’un “super tuteur” (ou d’un formateur, par exemple…)
Exemple : nous aimons bien animer chez C-Campus, des séances de retour d’expériences et de partage de bonnes pratiques entre tuteurs, qui se forment ensemble et s’entraident en se partageant leurs trucs et astuces !
Bénéfices : professionnalisation, effet réseau, motivation des tuteurs, coordination et homogénéisation, partage des meilleures pratiques de tutorat, tips et astuces !

13. Tutorat en “public”

Le tutorat devient visible de toute l’équipe, qui en profite indirectement !
Exemple : débriefings partagés de la part de l’apprenant de retour du centre de formation, retours d’expérience des tutorés ouverts à toute l’équipe, lors des réunions et briefings hebdomadaires, par exemple… 
Bénéfices : culture du feed-back, valorisation, cohésion et transmission dans l’équipe, effet d’entraînement sur les “anciens”.

Si ces manières originales de pratiquer le tutorat vous ont séduites et que vous souhaitez y former les tuteurs et tutrices ou d’accompagnateurs AFEST de votre organisation, contactez-nous !  Si vous voulez en savoir plus sur les innovations en tutorat et la manière de bâtir et animer une communauté de tuteurs et tutrices, inscrivez-vous gratuitement à notre webinaire du 27 juin 2025 de 11h00 à 12h00 – inscription ici

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