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Digital learning : comment s’y mettre ?

Il y a encore 3 à 5 ans la question était : “faut-il réellement passer au E-Learning ?” Aujourd’hui, la question est devenue : “comment réussir son passage au Digital Learning ?” Que l’on soit une entreprise ou un organisme de formation, la réponse diffère quelque peu dans la mise en oeuvre concrète. Mais la démarche et les conditions de réussite restent globalement les mêmes.

Evaluer son portefeuille de formation et prioriser

Avant de vous lancer dans la digitalisation de vos formations, évaluez votre contexte.

  • Votre offre de formation est-elle large ou restreinte ?
  • Vos volumes de formation sont-ils importants ou limités ?
  • Les contenus de vos formations sont-ils standards ou spécifiques ? Sont-ils mis à jour régulièrement ou plutôt stables ? Portent-ils sur des gestes professionnels ou plutôt des connaissances ?

Vos réponses à ces questions vont dicter vos priorités. Voici quelques exemples :

  • Cas 1 : votre offre est restreinte, sur des volumes importants et sur des connaissances stables vous étant spécifiques => vous aurez intérêt à investir dans une offre digitale propre réalisée en externe.
  • Cas 2 : votre offre est large sur des volumes importants mais sur des connaissances peu stabilisées qui vous sont spécifiques => vous aurez intérêt à investir dans une offre digitale propre réalisée en interne.
  • Cas 3 : votre offre est large sur des volumes restreints et sur des connaissances peu stabilisées => vous n’avez peut-être pas intérêt à investir dans le e-learning mais plutôt dans des classes virtuelles.
  • Cas 4 : votre offre est large sur des volumes importants ou pas, et sur des connaissances stabilisées et génériques => vous aurez intérêt à louer des contenus ou à flécher vers des contenus génériques libres de droit.

S’équiper d’une LMS ou ne pas s’équiper, telle est la question…

Toute entreprise ou organisme de formation qui souhaite passer au digital learning a tendance à se préoccuper en premier de l’acquisition d’une plateforme de type LMS (ou Learning Management System). La question est inévitable mais la réponse n’est pas toujours affirmative.

L’achat d’un LMS n’a d’intérêt que si vous souhaitez garder la main sur la distribution de contenu et enregistrer les temps passés par chacun des apprenants.

Dans un système ouvert d’apprentissage où l’effectivité de la formation peut être constatée via des évaluations de fin de parcours, l’intérêt d’investir dans une LMS peut-être discuté. Il en est de même si vous choisissez de louer des contenus génériques ou de sous-traiter la réalisation de certains contenus. Généralement, le fournisseur de contenu a sa propre LMS et cela vous évitera quelques difficultés d’intégration.

Aujourd’hui, il existe également une offre de plateforme commercialisée par abonnement qui peut vous simplifier grandement la vie. Et vous éviter bien des difficultés de mise en oeuvre. C’est le cas par exemple de 360 Learning, de speach.me,

Mais le contenu peut aussi être porté sur des portails de formation. C’est le cas par exemple de notre portail CAMPUS FORMATEUR dédié aux formateurs. L’avantage d’un portail est de pouvoir mixer contenu e-learning, e-reading, mais également veille, réseau social apprenant, outillage méthodologique…

Pour voir un tuto du Campus Formateur, cliquez ici.

Pour une présentation succincte du Campus Formateur, cliquez ici.

Le portail est plus facile à administrer et mettre à jour qu’un LMS. Il est moins adapté à des enregistrements de temps de connexion. Mais est-ce encore pertinent d’enregistrer les temps de connexion depuis le décret sur la FOAD de 2014 ?

Définir une stratégie de production de contenu adapté

Une fois l’évaluation du contexte réalisé et le choix de l’outil de distribution du contenu réalisé, il vous reste à définir une stratégie de production de digital learning. Si le contenu est loué ou acheté en standard, la question ne se pose évidemment pas.

A l’inverse, si le contenu est produit en interne ou sous-traité, la question est cruciale. Il n’existe pas un mais plusieurs types de contenu et chacun a ses avantages et inconvénients. Du E-learning aux communautés d’apprentissage en passant par le E-Reading, les serious games, les vidéo learning et les MOOC, vous avez l’embarras du choix.

Voici les avantages et les usages prioritaires pour les principaux types :

  • E-Learning ou rapid E-Learning (e-learning réalisés à l’aide d’outils types Articulate, Adobe…) : interactivité, attractivité quand il est bien fait. Excellent pour faire passer des contenus théoriques simples et courts.
  • E-Reading (fiche pédagogique d’une page ou deux) : bien adapté à du contenu simple. Avec un bon schéma la fiche E-Reading peut-être très pédagogique. Très peu coûteuse à réaliser et à mettre à jour, elle est particulièrement adaptée à du contenu non stabilisé.
  • Vidéo learning : il existe deux grandes familles de vidéo learning. Le cours filmé d’une part et le geste professionnel capté façon “Go pro”. Le premier, vulgarisé grâce aux MOOC et à TedX, est loin d’être facile à mettre en oeuvre et est souvent peu apprécié des apprenants. L’orateur doit être excellent, le découpage très fin (moins de 7′), le propos enrichi de schémas et d’illustrations de qualité pour garder l’attention de l’apprenant tout au long du module. Sans moyen d’enregistrement de qualité, il est encore difficile de faire de bons produits. A l’inverse, le geste professionnel filmé à l’aide d’un bon smartphone ou d’une petite vidéo de poche est beaucoup plus facile à réaliser. L’intérêt du geste filmé suffit à conserver l’attention de l’apprenant. Il n’est qu’à voir toutes les vidéos de bricolage ou de cuisine que l’on consulte sans pour autant qu’elles soient de qualité irréprochable.
  • Serious Games : produit très en vogue au début des années 2010, le Serious games n’a jamais réellement trouvé son public. Les tarifs de production trop élevés et le niveau de qualité trop éloigné des jeux vidéos qu’il essaie d’imiter, ont limité son développement. Le serious games est à réserver pour l’apprentissage de savoir-faire dans le cas de contenu très stabilisé et pour des volumes d’apprenants très élevés.

Accompagner les acteurs de la formation

Le passage au Digital Learning est une révolution pour les équipes formation. Tous les métiers sont impactés.

Au premier chef, les concepteurs pédagogiques qui doivent apprendre à scénariser et médiatiser le contenu pédagogique. Cela exige des compétences qui vont bien au-delà de la conception de formation présentielle. Être capable de synthétiser ses idées, de les schématiser et les formaliser ne s’acquiert pas en quelques semaines. Manipuler les outils informatiques de montage vidéo ou e-learning, une tablette graphique ou encore maîtriser des outils logiciels pour faire une infographie ou une fiche e-reading, non plus. Les promesses des éditeurs comme des solutions gratuites en ligne, ne sont souvent que des… promesses. Et le temps à investir est vraiment très important.

Les chefs de projet de formation ont également à repenser totalement leur façon de faire. Ils doivent intégrer la multi modalité dans leur conception de parcours. Ceci a des conséquences très importantes aussi bien en terme d’ingénierie de diagnostic que de d’ingénierie de parcours.

Enfin, les formateurs eux-mêmes voient leurs rôles totalement transformés. Quand l’apprenant se forme avant de venir en présentiel via des e-learning ou des e-reading, qu’il sera accompagné sur le terrain par des tuteurs ou des référents, il attend beaucoup plus de son formateur. Les techniques pédagogiques interrogatives et encore moins passives ne sont plus tolérées. Le formateur doit être capable de passer aux techniques co-actives. Et d’une certaine manière d’élever son niveau de jeu.

Marc Dennery

Marc Dennery

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